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  • N°412 - Octobre/novembre 2011

    On peut être « lourd » et agile !

    La métallurgie est considérée comme une industrie « lourde », les traitements thermiques comme de « vieux » procédés, ce qui peut notamment expliquer leur faible attractivité vis-à-vis des étudiants et candidats. Remercions donc les manifestations comme le congrès A3TS 2011 de Nantes qui a montré toute la vitalité de ces secteurs, que ce soit au niveau des nouveaux matériaux, des traitements thermiques et de surface ou des revêtements. Ces secteurs ne sont pas seulement « lourds » par leurs investissements mais aussi et peut être surtout par l’impact qu’ils ont sur beaucoup d’autres secteurs d’activité. Le domaine des transports a besoin d’allègement et de performance pour réduire notamment ses émissions, l’énergie de matériaux et revêtements résistants à des températures toujours plus élevées pour une meilleure efficacité énergétique, sans citer l’industrie chimique, le médical, la construction...  Que proposent les fournisseurs de matériaux et les acteurs des traitements thermiques et des traitements de surface pour répondre à ces enjeux ? Des solutions de plus en plus complètes intégrant à la fois l’optimisation du matériau de base, de ses traitements dans la masse, de ses opérations d’usinage, de mise en forme et d’assemblage ainsi que de ses différents traitements de surface. On voit par exemple se multiplier les traitements duplex, comme les traitements thermochimiques réalisés avant dépôt ou pré-traitements mécaniques avant traitements thermiques/thermochimiques. On obtient alors un véritable gradient de propriétés, chaque partie du matériau (cœur/interface/surface) remplissant au mieux une fonction donnée. Ces solutions globales impliquent des collaborations de plus en plus poussées tout au long de la chaîne de valeur, du producteur du matériau au client utilisateur final. Les performances requises ne peuvent être atteintes qu’avec des compromis plus globaux, arbitrés par l’efficacité coût-performance finale et avec des contraintes de temps toujours plus fortes, d’où la nécessité d’être agile. L’importance des enjeux, la richesse des compétences et de leur partage, les formidables opportunités des technologies démontrent bien l’attractivité de nos métiers de plus en plus agiles bien que « lourds » !

    Tony Prézeau, Directeur Recherche et Innovation, Winoa

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  • N°411 - Août/septembre 2011

    Le contrôle n’est pas une sanction mais plutôt une ouverture

    Depuis la plus tendre enfance, le contrôle est synonyme d’examen et qui dit examen sous-entend inéluctablement risque d’échec et donc de sanction. Hors, cette phase est impérative et doit au contraire être retenue comme une opération positive dans un processus de qualité. Quoi de plus valorisant que de pouvoir prouver par le contrôle la qualité de son savoir-faire. Les procédés d’élaboration des matériaux devenant de plus en plus pointus, les techniques et les cadences de contrôle de plus en plus sévères, la regrettable réduction des effectifs qualifiés en laboratoire ou encore la délocalisation des moyens de production font que le matériel de préparation doit être fiable, robuste et de haute technicité. Nos industries travaillant de plus en plus à flux tendu doivent être capables, en interne, de s’assurer via le contrôle que la production est conforme au cahier des charges du client. à l’heure où la non-conformité chez le client occasionne des arrêts de chaine de production, il est inconcevable de ne pas contrôler en continu toutes les opérations transformant les caractéristiques des matériaux. Le contrôle va aussi par exemple démontrer qu’un nouveau traitement ou qu’un nouveau moyen de production atteint parfaitement ses objectifs couronnant ainsi l’effort d’innovation et d’investissement de l’entreprise. Mais il y a plus… Le contrôle est aussi un fantastique moyen d’ouverture aux autres. Quiconque  voudra s’ouvrir à de nouveaux marchés devra démontrer son savoir-faire d’un point de vue technique mais aussi en termes de régularité. De là, point d’alternative : le contrôle sera le fer de lance de son ouverture aux autres et aux nouveaux marchés. De nombreuses sociétés ne s’y sont pas trompées et reproduisent d’ailleurs leurs laboratoires haut de gamme dans des pays où la fabrication est plus aléatoire que sur notre continent. Alors n’hésitons pas, investissons dans le contrôle et faisons de nos laboratoires une des magnifiques vitrines de nos entreprises.

    Guillaume Jaillette, responsable laboratoire, Presi

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  • N°410 - Mai/juin 2011

    Temps de printemps ! 

    Averses. Il est prévu de supprimer des classes de BTS Traitements thermiques à la rentrée prochaine. Il est difficile de les maintenir quand il n’y a pas d’élèves candidats pour les remplir. Même si les médias ne cessent d’expliquer que l’Inde et la Chine produisent beaucoup plus d’ingénieurs et de personnes qualifiées que nous, prêts à travailler pour des salaires bien plus faibles que les nôtres, que de toute façon la croissance est là bas… Nous avons des atouts à faire valoir. Notre passé industriel est riche et nous fournit des bases solides pour inventer et développer les technologies de demain. Les limites des ressources en termes de matières premières et les besoins en termes de développement durable nous obligent à définir au mieux les matériaux, leur mise en œuvre,  l’utilisation qui en est faite et leurs possibilités de recyclage. Nous devons continuer à développer nos industries, nos technologies, et c’est ce que nous faisons chaque jour en recherchant les solutions permettant de diminuer les mises au mille, d’améliorer les caractéristiques, d’alléger les systèmes, d’accroître les rendements… Il n’y a pas contradiction entre industrie et progrès ! Et il y en a encore tant à faire. Pour pallier au désintérêt des jeunes pour nos filières industrielles, nous avons aussi des outils. L’apprentissage et la formation en alternance sont des moyens qui nous permettront de faire face aux difficultés actuelles. éclaircies. Les Instituts de recherche technologique viennent d’être officialisés : le gouvernement leur consacrera 2 milliards d’euros (issus de l’emprunt national), les industriels devant « doubler la mise ».  Ces centres de recherche regrouperont sur des sites communs, avec des équipements communs, des industriels et universitaires. L’innovation, la formation, la mutualisation des moyens et des compétences, la valorisation des résultats de recherche font partie de leurs missions.  Les IRT * doivent permettre d’améliorer considérablement  l’efficience des recherches : réactivité face aux attentes des industriels grâce à la concentration de moyens et de compétences et déploiement industriel des résultats obtenus en  recherche facilité grâce au partage des connaissances acquises. à nous de relever le challenge des IRT, de profiter de cette belle opportunité pour continuer à développer et faire évoluer les matériaux, leur mise en œuvre,  leur utilisation et leur recyclage. 

    * Les IRT de Metz et de Nantes seront dédiés aux matériaux.

    Claude Maillard-Salin, coordination du développement des produits nouveaux, Ascométal

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  • N°409 - Mars/avril 2011

    Le déclin de nos métiers n’est pas une fatalité

    Le déclin de nos métiers n’est pas une fatalité. C’est pourtant ce que la réalité des faits pourrait, depuis plus d’une décennie,  nous conduire à penser. La disparition de sites de fabrication en France a conduit de nombreux constructeurs de fours industriels à  unir leurs forces, se restructurer ou hélas  parfois à disparaître ; ceci, alors que de nouveaux compétiteurs apparaissent dans les pays à forte croissance à un rythme soutenu. Paradoxalement, il y a aujourd’hui des raisons d’espérer car il existe des signaux qui montrent que le pire n’est pas acquis et que notre savoir-faire est encore requis.
    Il nous faut  par exemple considérer que les traitements thermiques de demain sont encore à inventer car les cahiers des charges de nos clients évoluent vite sous la pression de leurs propres clients. Le simple cahier des charges métallurgique définissant un profil dureté est bien souvent dépassé, la  maîtrise des microstructures devient la voie pour donner de la performance aux pièces à coût équivalent. Nos clients recherchent des  fours de traitements respectueux de l’environnement et moins gourmands en énergie… Aujourd’hui, cette demande émane de toutes parts, y compris des pays dits « low cost » qui s’empoison­nent avec leur propre croissance  et ce sont nos technologies qui sont requises et non celles des constructeurs autochtones qui axent très souvent leur offre sur un prix de vente au plus bas et des solutions parfois dépassées. Les constructeurs de fours  européens gardent une image de qualité forte. Lorsque ECM Technologies a étudié en 2009 le marché Chinois par rapport à l’intérêt de fabriquer ses fours   localement, nos clients Chinois nous demandèrent  « comment ferez-vous pour nous garantir le même niveau de qualité qu’actuellement ? » Lorsque nous avons chiffré le coût des solutions à mettre en œuvre pour y parvenir et prenant en compte une hausse des salaires locaux de 8 à 15 % par an pour des emplois qualifiés, notre réponse fut d’étendre notre capacité de production à Grenoble. Je suis convaincu que l’écoute de nos clients, l’innovation dans le process et la conception des fours puis la  standardisation pour des solutions robustes et rentables peuvent non seulement  permettre de développer nos entreprises, mais aussi  pérenniser l’emploi dans nos régions. Le déclin attendra. L’heure est à la mobilisation sur nos points forts… pour la conquête !

    Alfred Rallo, directeur commercial, ECM Technologies

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  • N°408 - Janvier/février 2011

    Alphonse le trempeur 

    L’art du traitement thermique appartient au trempeur représenté souvent par Alphonse, personnage au sens pratique, créé il y a quelques années par Jacques Marty, alors rédacteur en chef de la revue Traitement Thermique. Ce métier de trempeur est toujours répertorié dans les références de pôle emploi. Il a la compétence de régler le four, de savoir attacher la pièce à traiter, la placer dans la charge et la saisir après un chauffage convenable pour l’immerger dans un fluide, afin d’obtenir son durcissement. Ainsi, tremper est synonyme de durcissement et d’immersion dans un liquide. Le choix du fluide est très important. On attribue la qualité des épées de Tolède à l’eau disponible pour les tremper. Il semble bien que l’origine ou « l’invention » de la trempe se perde dans la nuit des temps. Cette expression est passée dans le langage courant : « un caractère bien trempé, dur comme l’acier trempé, mettre ou recevoir une trempe… ».
    On a pu voir dans la littérature jusqu’à la fin du XIXe siècle des astuces pour modifier les propriétés du fluide de trempe qui n’avaient rien à envier aux recettes des grimoires de sorciers, sans parler du bénéfice de l’urine souvent présente dans le bac de trempe par suite des soulagements naturels du trempeur. Ces « ficelles » seront remplacées par la maîtrise des propriétés des fluides de trempe, par leur nature, leur composition et leurs paramètres d’emploi. Plus tard seront définis par M.A. Groosmann aux états-Unis, les notions de drasticité et de sévérité de trempe. L’ATTT (aujourd’hui A3TS) contribuera à la rédaction des documents normatifs sur ce sujet.
    Le terme de trempe a ensuite évolué vers la notion de durcissement par trempe (induisant le mécanisme de transformation - marten­sitique - et les notions de vitesses critiques). La trempabilité a été définie. Les mécaniciens continuent à évaluer l’efficacité de la trempe par des locutions comme tremper trop sec (durcir trop et fragiliser), trempailler (mal tremper). Dans le jargon de métier, se sont répandus des termes réprouvés par « l’académie » comme auto-trempant (pour un alliage prenant le durcissement après un refroidissement à l’air) ou  hypertrempe (traitement de mise en solution des aciers à structure austénitique à la température ambiante). Le terme de trempe doit être réservé aux opérations conduisant au durcissement par trempe et de mise en solution, aux traitements conduisant à une solution métastable susceptible de durcir par vieillissement, maturation ou revenu.
    Ainsi la trempe est toujours bien une opération de durcissement réalisée par des hommes au caractère bien… trempé. 

    Alphonse le trempeur, personnage inventé par Jacques Marty.

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  • N°406-407 - Décembre 2010

    Les synergies dans le domaine du traitement des matériaux

    L’UITS a eu le plaisir d’être reçu par la direction de Pyc édition, éditeur de la revue Traitements & Matériaux voici quelques temps et Béatrice Becherini, sa rédactrice en chef, nous a fait le plaisir de nous proposer d’écrire l’éditorial de ce numéro. Quels sujets aborder ? La crise ? Ou plutôt la sortie de crise ? L’internationalisation ? Les freins au développement déployés par la communauté européenne ? Autant de sujets que nous avons déjà traités.
    Non, plutôt regarder l’apport des traitements des matériaux à l’industrie et au développement durable. Le terme traitement des matériaux englobe tous les métiers dont l’objectif est de fonctionnaliser la surface d’un matériau en utilisant les différentes techniques physiques et chimiques à disposition de la créativité des ingénieurs des entreprises du secteur. Cet apport a été mis en évidence dans l’exposition réalisée au Midest par l’UITS avec le concours de ses partenaires, dont bien évidement l’A3TS, pour le traitement thermique.
    Que de progrès réalisés en quarante ans dans tous les secteurs en intégrant les contraintes environnementales et de sécurité qui devraient être appliquées au niveau mondial. La durée de vie et les fréquences d’entretien des pièces mécaniques sont sans commune mesure avec ce qui existait il y a 40 ans. Le traitement des matériaux même s’il comporte parfois des étapes critiques environnementales est un facteur très important du développement durable. Il représente 50 % de la valeur ajoutée fonctionnelle des pièces.
    ​​​​​​​ Pour valoriser cette formidable valeur ajoutée nous avons besoin d’organisations professionnelles performantes au service des entreprises, elles doivent être les spécialistes des généralistes de leurs adhérents comme un commissaire au compte ou un avocat le sont pour un DAF. La complexité des questions posées ne peut trouver de réponses univoques. Ainsi nous avons souhaité répartir les tâches entre les différentes organisations pour améliorer le service rendu. Le rapprochement A3TS-UITS dans les différents domaines (formation, enseignement, réunion technique, manifestation…) se concrétisera au travers d’un ambitieux projet commun : « Les états généraux du traitement des matériaux » organisés par la profession dans un cadre international, à Marseille en 2013. L’UITS attache beaucoup d’importance au lien avec les revues du métier et c’est avec plaisir que nous voyons l’évolution de votre revue, évolution qui suit le rapprochement entre organisations. 

    Denis Théry, délégué général de l’UITS (Union des industries de traitements de surfaces

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  • N°404-405 Octobre 2010

    Le carnaval des matériaux 

    « Le matériau est vivant » aimait à dire, souvent, mon professeur de métallurgie pendant mes études jadis (j’aurais voulu écrire naguère mais…). Je reprends ici son antienne pour  souligner que les activités s’y rapportant sont, de ce fait, nécessairement d’importance et en constante mutation. Ce numéro spécial « Matériaux » de la revue Traitements & Matériaux vous le confirmera. Il ne faut donc pas emboîter le pas aux déclinistes de tout poil qui affirment que les matériaux sont moribonds et leur domaine sans grand avenir. Je reprendrai, ici, pour m’y opposer, deux de leurs principaux arguments.
    Le premier d’entre eux consiste à dire que la formation aux matériaux dans l’enseignement supérieur se rétrécit comme une peau de chagrin. Preuve en est la baisse d’effectif, ces dernières années, des options « Matériaux » (jusqu’à leur fermeture parfois) de plusieurs grandes écoles françaises, les  étudiants étant plus attirés par le secteur financier et bancaire. Dans la formule « Traitement et matériau », « traitement » leur évoquait, en effet, en premier réflexe, le niveau de salaire. Les choses ont, cependant, évolué, ces derniers temps, la crise financière n’y étant probablement pas étrangère. L’évolution résulte aussi d’une prise de conscience à l’échelle européenne de la nécessité d’une relance dans la formation. Yves Rambaud, président de la Fedem (Fédération des minerais, minéraux industriels et métaux non ferreux) l’exprimait, paraphrasant Gabin, lors d’un symposium, à Paris, en juin 2010 par ces mots : « Trois priorités européennes s’imposent : d’abord la formation, ensuite la formation et enfin la formation ». Les effectifs des étudiants en géosciences et dans la filière métallurgie sont maintenant repartis à la hausse, en particulier en France et en Allemagne, après une baisse/stagnation ces quinze dernières années. Les pouvoirs publics semblent bien en considérer le caractère stratégique maintenant.
    Un deuxième argument décliniste est d’affirmer que l’essor du numérique fera en sorte que les matériaux dits virtuels supplanteront à terme les matériaux réels pour les activités de recherche et développement. La conséquence en sera que les numériciens remplaceront les spécialistes en matériaux. Cela est évidemment contestable car, au même titre que Picasso affirmait qu’il était le meilleur pour réaliser de faux Picasso, il est certain que seuls des spécialistes en matériaux pourront créer ces faux matériaux que sont les matériaux virtuels. Ces derniers, de toute façon, ne remplaceront jamais les véritables matériaux. L’éco­no­mique ne pourra prendre le pas sur l’expérience même si numérique et numéraire font bon ménage.
    Outre que les deux arguments préalablement cités sont contestables à la base, on peut facilement leur objecter ce qui suit. Tout d’abord, certaines matières s’épuisent, sont l’objet d’embargos spéculatifs, ou ne sont à disposition que de certains pays. Cela ne peut qu’inciter à accroître l’activité pour pallier ces  problèmes, exigeant alors des compétences « matériaux » de plus en plus affirmées. Par exemple, le cuivre qui est partout dans l’industrie, souvent irremplaçable (ou alors par l’argent mais à quel prix !) met l’Europe dans une situation assez préoccupante du fait de la petitesse de son industrie associée à ce matériau (50 000 personnes pour 45 GEuros de CA) et de contraintes réglementaires pas toujours cohérentes. Heureu­sement, le cuivre a le bonheur d’être l’une des rares matières premières recyclable à l’infini sans perte de qualité. Les matériaux en « ium » comme les terres rares soucient aussi l’Europe dont la capacité dépend à 100 % de l’importation (97 % des terres rares sont produites en Chine). Le lithium, qui est un anti-stress en médecine, est plutôt source de stress pour l’industrie, avec le développement des véhicules électriques notamment. Le salut dépendra de l’ingéniosité des spécialistes en matériaux dont le rôle doit donc croître. De plus, le développement, heureusement inéluctable, de nouveaux matériaux et traitements répondant aux exigences écologiques agira dans le même sens  d’un regain d’activité « Matériaux » : pourvu, cependant, que les éco-matériaux ne se transforment pas rapidement en écots-matériaux. Reach, que l’on personnifie souvent, ne passera pas à la postérité, tel Eroscrate, parce qu’il a détruit, mais bien parce que ses directives ont insufflé un élan salutaire dans l’utilisation industrielle des matériaux.
    ​​​​​​​Enfin, le sens commun dit que nul ne sait de quoi sera fait l’avenir. On doit donc être porté à croire que des révolutions dans le domaine des matériaux sont encore à se produire et comme la croyance est plus forte que le savoir… De plus, le passé nous y encourage. On peut, en effet, par exemple, être frappé par le fait que, dans la grande littérature de science-fiction qui va du début du siècle dernier à la fin des années cinquante, pas un auteur n’ait imaginé la matière  plastique, laquelle a pris tant d’importance de nos jours. Donc l’avenir n’était pas mieux avant, contrairement à ce qu’affirme l’une des plus fameuses « brèves de comptoir », y compris  pour les matériaux : on doit en être certain.
    J’y reviens pour conclure : le matériau est vivant. On ne peut donc l’abandonner, d’autant plus qu’il trouble les sens : la vue quand il est méta-matériau pour rendre invisible, l’ouïe quand il est « poro-matériau » pour isoler du bruit, le toucher quand il résulte d’une analyse sensorielle poussée pour son utilisation en « design », l’odorat quand il est sous forme d’extrait pour utilisation en parfumerie, par exemple. Et le goût, enfin, me direz-vous ? C’est celui, bien sûr, que nous lui portons. J’espère et suis certain que le numéro qui lui est consacré et que vous avez entre les mains (s’il ne vous en est pas tombé pendant la lecture de cet éditorial) l’accroîtra encore. Bonne lecture. 

    Michel Jeandin, directeur de recherche, centre des matériaux, Mines ParisTech

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  • N°403 - Août/Septembre 2010

    Midest : 40 ans aux côtés des sous-traitants

    Le numéro un mondial des salons de la sous-traitance industrielle fêtera, du 2 au 5 novembre prochains à Paris Nord Villepinte, sa quarantième édition. Depuis sa création à Nancy en 1971, ce salon a su évoluer en s’adaptant aux profonds changements survenus dans le secteur, et s’imposer ainsi comme le rendez-vous annuel incontournable de ses acteurs et de leurs savoir-faire.
    En 40 ans, le Midest a connu bien des évolutions. Durant ses premières années d’existence, il a effectué un véritable tour de France, voire d’Europe, des régions mécaniciennes, posant ses valises dans des villes aussi diverses que Nancy, Nantes, Toulouse, Lausanne ou Bruxelles. Mais très vite, seules Lyon et Paris disposeront des infrastructures nécessaires à son accueil, avant que son développement international ne l’ancre définitivement à Villepinte. En 2010, ce seront plus de 50 000 m2 de surface d’exposition qui s’offriront aux visiteurs.
    Durant ces années, Midest a vu les métiers de la sous-traitance évoluer radicalement. La multiplication des technologies a engendré chaque année l’arrivée de nouveaux spécialistes dont les compétences venaient compléter le vaste panel de celles déjà représentées. En 2010, ce seront ainsi 1 750 exposants venus de 37 pays qui s’y retrouveront.
    Toutes les professions seront représentées, de la transformation des métaux à celle des plastiques, caoutchouc et composites, en passant par l’électronique et l’électricité, les microtechniques, les traitements de surfaces et finitions, les fixations industrielles et les services à l’industrie. Cette offre complète des savoir-faire permettra aux professionnels qui visiteront le salon de trouver des solutions originales adaptées à leurs besoins dans une ambiance conviviale et un cadre moins formel, plus détendu que celui des entreprises. Les contacts se noueront également entre exposants au point que l’on discerne mal parfois qui est le sous-traitant et qui le donneur d’ordres.
    Cette édition 2010 sera placée sous le signe de la reprise. Nombre d’entreprises, éprouvées par deux années difficiles, y viendront se repositionner, chercher des contacts et des outils qui les aideront à mieux s’adapter à un monde en pleine évolution. Pour beaucoup, le salon permettra de redéfinir leurs partenariats, afin de garantir aux donneurs d’ordres une fiabilité accrue de leurs prestataires et aux sous-traitants un vrai respect des engagements et une meilleure visibilité.
    échanger, s’informer, partager. Dans cette optique, en plus des festivités organisées autour de son quarantième anniversaire, le Midest mettra à l’honneur le ferroviaire, secteur moteur de l’industrie et de la sous-traitance, à travers notamment une table- ronde spéciale regroupant les acteurs majeurs du secteur. Plus d’une centaine de conférences gratuites, courtes et exhaustives seront également proposées et dresseront un tableau des dernières avancées techniques, stratégiques ou économiques de la sous-traitance. La remise des Trophées 2010 mettra en valeur quelques-unes des réalisations exceptionnelles de nos entreprises. Animés par des experts des centres techniques, les Pôles technologiques répondront aux questions des professionnels sur les techniques et les procédés innovants. Et ils pourront prolonger leurs actions tout au long de l’année grâce au site Internet www.midest.com, véritable répertoire international complet des principaux sous-traitants et précieuse source d’informations.
    ​​​​​​​Après 40 années d’existence, le Midest constitue plus que jamais un miroir qui nous renvoie le visage de ce que sont nos industries. Il n’appartient qu’à nous, sous-traitants et donneurs d’ordres, de ne pas déformer cette image en prenant conscience de notre valeur et nos complémentarités, de ce que nous sommes et ce que nous représentons. 

    Jean-Claude Monier, président de la société Thermi-Lyon et président du salon Midest 2010.

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  • N°402 - Mai/Juin 2010

    Un grand merci à tous nos élus !

    Mercredi matin, nous prenons la route pour rencontrer Jean-Marc, directeur de la société TechniProtec Metal et visiter son nouvel atelier de traitement de surface. à peine arrivés, il nous entraîne dans son atelier tout neuf, avec une fierté non dissimulée. Pour une de ses dernières aventures industrielles, notre compatriote originaire de Moselle n’est pas peu fier de nous présenter toutes ses qualifications aéronautiques, du groupe Zodiac à Thalès en passant par Airbus, et d’ajouter « nous ne sommes pas ISO ». Notre visite se termine par le nouvel atelier de peinture. Les 2 000 m2 d’atelier ouverts en 2008 disposent d’une réserve pour augmenter les capacités de traitement. L’équipe de production est majoritairement féminine, encadrée par un responsable qualité et un responsable de production. Elle est d’ores et déjà prête à accueillir les demandes de ses futurs clients européens ainsi que leurs exigences habituelles de qualité. Nous nous trouvons à deux heures d’avion de Paris et une heure de voiture, dans la zone industrielle de Sousse, entre Sfax et Tunis, région dans laquelle un grand donneur d’ordres aéronautique est attendu pour y implanter une usine d’assemblage d’environ 200 000 m2. Jean-Marc vient de démarrer avec succès ses deux lignes de traitement de surface. Après une longue expérience en France, il s’est impliqué dans ce nouveau défi avec énergie, constatant de surcroît que la majorité des traitements qu’il réalise désormais ici, avec une installation des plus modernes qui intègre une ventilation performante et le retraitement au meilleur niveau des effluents, ne sont désormais plus possible en France. La Tunisie se prépare à accueillir de nombreuses industries. Alors, à tous nos élus, dont la légitime préoccupation est leur réélection et qui pour cela doivent régulièrement trouver un thème porteur, avec aujourd’hui le thème de l’environnement, je souhaite vivement les remercier, de ne pas avoir immédiatement donné suite au projet de loi sur la taxe carbone. Cette pause permet à nos industries de respirer… un air encore suffisamment pur… en ces périodes économiques très difficiles et probablement durables pour encore quelques années.

    Thierry Vannier, directeur général, Fischer instrumentation électronique

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  • N°401 - Mars/Avril 2010

    Le prix au détriment de la qualité

    Dans un monde habituellement dicté par la quête du profit, bien des choix peuvent actuellement nous surprendre, allant à l’encontre de toute notion de rentabilité et de bon sens. Bien souvent aujourd’hui, dans un projet d’investissement de biens d’équipement, le seul coût d’achat a supplanté tous les autres critères dans la décision finale. Pourtant bien d’autres facteurs (consommation, maintenance, niveau de performance) participent au coût global d’exploitation. Il devient de plus en plus difficile de justifier des écarts de prix, en dépit d’avantages technico-économiques majeurs, associés à un service performant et personnalisé. En dépit de cahiers des charges initiaux détaillés, combien de sociétés se sont laissées convaincre par les politiques tarifaires agressives – voir « low cost » - de certains acteurs de nos marchés, visant à proposer des équipements ne répondant pas à leurs attentes au final ? Plus grave, en tant que fournisseur de biens d’équipement, nous souffrons malheureusement de cette course au discount non seulement en aval chez nos clients, mais également en amont chez nos fournisseurs. Depuis quelques années et bien avant la crise, nous notons que la qualité des équipements que nous assemblons sur nos fours se dégrade. Les nouveaux modèles sont rarement aussi performants que les précédents. Nous espérons cependant que ce phénomène s’atténuera à la reprise. Il nous amène toutefois à nous demander si la notion de rapport qualité-prix, en tant qu’échelle des vertus d’un produit en fonction de son prix d’achat, a encore lieu d’être ? Comment parler de développement durable ou de lean management lorsque seul importe le montant d’un investissement sans autre analyse plus poussée de rentabilité à moyen et long terme ? En tant que constructeur d’équipement responsable, résolument engagé sur le terrain de la qualité et de l’environnement, nous luttons quotidiennement pour ne pas participer à la dynamique générale qui tend à tirer nos industries occidentales vers la médiocrité. Supprimer le superflu pour ne garder que l’essentiel, concevoir un équipement dans l’optique de l’utilisateur, écouter nos clients pour leur proposer la solution technique la mieux adaptée au juste coût, ne serait-ce pas là l’essence même du lean management ?

    Ghislain Perez, directeur général des Fours Industriels BMI
    Nicolas Weiss, responsable marketing et communication

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